À l'automne 2016, Léa Clermont-Dion et Marie Hélène Poitras ont publié un livre, Les superbes, pour rendre hommage aux femmes au parcours exceptionnel. Ces femmes ont connu le succès et ont laissé une trace dans leur domaine respectif. Des superbes, il y en a aussi en informatique et en mathématique.
Une de celles-ci est Maryam Mirzakhani, mathématicienne iranienne, malheureusement décédée prématurément. Elle a été la première femme à remporter la Médaille Fields considérée comme le prix Nobel en mathématique. Elle laisse un héritage fécond : « C'est un grand honneur et je serais heureuse si cela encourage de jeunes femmes scientifiques et mathématiciennes », ajoutant « je suis convaincue que de nombreuses autres femmes recevront ce type de récompense dans les prochaines années ».
D'autres femmes ont connu un succès admirable. Ada Lovelace, née en 1815, est la première à concevoir un algorithme en vue de son exécution par une machine. Elle est considérée comme la première programmeuse au monde. Pendant longtemps, on a pu voir son hologramme pour authentifier les produits Microsoft.
Si l'on jette un regard plus lointain sur le passé, la philosophe et féministe Élisabeth Badinter a rédigé une captivante biographie sur Émilie du Châtelet considérée comme la première savante de France et la traductrice des travaux de Newton. Une femme géniale qui a illuminé la vie de Voltaire.
Plus près de nous, des femmes codeuses ont aussi participé à la victoire des Alliés en 1945. Avec Alan Turing, ces femmes ont travaillé à briser le code des nazis pour mettre fin à la Deuxième Guerre mondiale. Joan Clarke et les Women Codebreakers ont changé le cours de l'histoire par leur contribution à décoder Enigma.
Avant la Deuxième Guerre mondiale, Emmy Noether a été remarquée comme étant une géniale mathématicienne qui est maintenant considérée comme la mère de l'algèbre moderne. Ses travaux ont aussi marqué la physique théorique. Albert Einstein a salué sa contribution en la décrivant comme un « monument de la pensée mathématique ».
Dans la même veine, les travaux de deux femmes influencent encore notre vie quotidienne. Tout d'abord, Karen Spärck Jones, une pionnière en intelligence artificielle. Ses algorithmes permettent d'analyser des textes et de faire de la recherche vraiment intelligente. Son schéma de « fréquence inverse des documents » est utilisé dans les moteurs de recherche sur Internet. De son côté, Hedy Lemarr, qui était une star du cinéma et une scientifique, a développé une technique encore employée pour le WiFi, le GPS et le BlueTooth.
Les femmes ont aussi participé à la conquête de l'espace. Margaret Hamilton était la directrice du programme logiciel Appolo qui a permis d'alunir. Katherine Johnson est une mathématicienne et physicienne qui a oeuvré pour la course à l'espace en calculant des trajectoires pour les navettes spatiales. Elle a même fait des calculs pour aider à aller sur Mars !
Heureusement, on peut encore découvrir des femmes qui se démarquent en technologie. Par exemple, Joëlle Pineau a été nommée directrice du laboratoire Facebook d'intelligence artificielle à Montréal et Doina Precup dirige le laboratoire DeepMind dans la métropole. De plus en plus de femmes occupent des places de choix dans *l'industrie.
Pour sa part, Reshma Saujani a lancé Girls who Code et invite les femmes à mettre de côté la perfection pour favoriser la bravoure et pour franchir les lignes. Elle encourage les femmes à ne pas avoir peur de tenter quelque chose de complètement différent et d'apprendre des erreurs commises.
Il est vrai que les femmes ne sont pas encore vraiment très nombreuses à opter pour les sciences et l'informatique. Mais, des cours pour apprendre aux filles à coder se multiplient et le mentorat pour s'entraider peut être une solution à adopter pour changer la donne.
Aussi, lors d'un Meetup pour le groupe Deep Learning Montreal tenu chez Maluuba-Microsoft, Vincent Boucher de Montréal.AI a rappelé une nouvelle fois l'importance de démocratiser l'intelligence artificielle. Naturellement, les femmes ont été chaleureusement invitées à rejoindre à la première cohorte de l'Académie de Montréal.AI.
Les femmes peuvent assurément contribuer à l'avancement de l'intelligence artificielle. À titre personnel, c'est avec plaisir que je partage ici mes coups de coeur en mathématique et en informatique pour encourager les femmes à s'intéresser à ces domaines. Avec Montréal.AI, il également possible d'étudier l'aide-mémoire en intelligence artificielle.
Si vous avez des idées pour impliquer davantage les femmes dans ces disciplines, faites-moi signe. #womenintech est un mot-clic qui mérite de devenir plus populaire !
Stéphanie Tessier
* Lien proposé par Eva Lorrin
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